ALINE CAMBOULIVES A 43’’ DE SON RECORD PERSONNEL AU MARATHON DE PARIS / 12-04-15

Par François Vanlaton :

A L’EPREUVE DU FEU 

Pour l’emblématique Aline Camboulives, si les conditions atmosphériques régnant sur cette 39ème édition du marathon de Paris, étaient propices à l’exploit, et donc au record personnel, il n’en était pas de même en revanche pour sa préparation. Victime d’une double fracture de l’humérus à la suite d’une terrible chute lors des Championnats de France de trail court, le 28 septembre dernier, elle n’aura jamais pu s’entraîner comme elle le désirait, en particulier sur les longues distances.
En première ligne au départ, la pensionnaire de l’Athlé Saint-Julien 74 et du Team 42km195 entamait trop rapidement son premier semi, passant en 36’14 au 10km puis en 1h16’20 après 21 bornes.

Insubmersible
Hélas, la séquence suivante sera beaucoup plus délicate à gérer : « Dès le 23ème km, j’ai compris que j’allais être dans le dur, n’ayant pas assez bossé mon endurance », regretta-t-elle amèrement, ajoutant : « En outre, il a fallu supporter dans les 15 derniers km une douleur musculaire intérieure à la cuisse gauche, d’où probablement de précieuses secondes de perdues ». Une douleur telle qu’elle envisagea de jeter l’éponge avant de sortir l’une de ses cartes maîtresse qui, en vérité, ne l’aura jamais quittée dans sa carrière : son mental d’acier qui lui permettait de tenir coûte que coûte, et en même temps de se concentrer pour ne pas amplifier la contracture.
N’empêche, les quatre dernières bornes tourneront au supplice. Par la force des choses, elle les avalera en « pilotage automatique », car dépourvue de jambes, le cerveau étant alors le seul à encore fonctionner, preuve de sa blessure. Preuve surtout de son inaltérable talent qui, quel que soit le degré d’adversité, a très souvent eu le dernier mot, comme en témoigne encore son magnifique chrono : 2h37’27 (N1), en l’occurrence son troisième temps sur les huit marathons concourus jusque-là. En outre, elle n’échoue qu’à seulement 43’’ de sa marque référence établie il y a deux ans sur le même parcours. Une prestation qui succédait alors à une préparation également bâclée, en raison d’une gamelle (décidément !) survenue au départ du Semi-Marathon de Bourg-en-Bresse, qui la contraindra à l’abandon.

Un second marathon en perspective ?
A l’arrivée, Aline ne cachait pas son bonheur, remarquant avec justesse la proximité de son chrono avec ceux des filles qui intègrent l’équipe de France au sein du collectif marathon dans l’optique des Jeux Olympiques de 2016, à savoir : Martha Komu (Clermont Athlétisme Auvergne), 10ème en 2h33’31, Karine Pasquier (Endurance 72), 11ème en 2h34’55, Corinne Herbreteau (Association Sportive Saint-Sylvain-d’Anjou), 12ème en 2h36’25. Cette prouesse est d’autant plus remarquable qu’elle va bientôt souffler ses 42 bougies, précisément le 13 juillet, et ce après avoir grimpé à Paris sur la plus haute marche du podium quadra.
Du coup, l’appétit venant en mangeant, elle pense, avec davantage de volume, s’aligner une seconde fois cette année sur cette mythique distance, à l’image de 2013 où elle avait arpenté l’asphalte parisien puis toulousain, ce dernier dans le cadre des Championnats de France. Ces même France qu’elle pourrait bien disputer le 25 octobre à Rennes, ce qui serait alors sa sixième expérience en la matière après Dunkerque en 2007 (2ème), Nice-Cannes (2ème en 2010, 1ère en 2011 et 2012), enfin Toulouse (2ème).
En attendant, place à la récupération. Pas pour longtemps cependant, une nouvelle échéance se profilant dès le 19 avril : le Semi-Marathon International du Lac d’Annecy, orchestré par Annecy Haute-Savoie Athlétisme et sponsorisé par son partenaire 42km195. A l’entendre, elle s’y rendra sans pression, sans objectif chrono. Pourtant, n’est-ce pas ce même parcours qui lui avait porté chance l’an passé en lui permettant de porter son nouveau record personnel à 1h14’53 (N2) ? Mais bon sang, que nous mijote encore cette imprévisible et insatiable championne ?

François Vanlaton

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RESULTATS DU SCHNEIDER ELECTRIC MARATHON DE PARIS :

Ils figurent sur le site Web de la manifestation.

LES  HUIT MARATHONS D’ALINE CAMBOULIVES :

– 14 octobre 2007, Championnats de France de marathon à Dunkerque : 2h46’44 (N2). Vice-championne de France et 1ère senior (60ème au scratch).
– 6 avril 2008, Marathon International de Paris : 2h37’19 (N1). 13ème femme, 2ème Française et 12ème senior (107ème au scratch).
– 14 novembre 2010, Championnats de France de marathon à Nice-Cannes : 2h42’18 (N2). Vice-championne de France, 4ème femme et 4ème senior (94ème au scratch).
– 20 novembre 2011, Championnats de France de marathon à Nice-Cannes : 2h38’42 (N1). Championne de France, 4ème femme et 3ème senior (53ème au scratch).
– 4 novembre 2012, Championnats de France de marathon à Nice-Cannes : 2h38’49 (N1). Championne de France, 4ème femme et 4ème senior (43ème au scratch).
– 7 avril 2013, Marathon International de Paris : 2h36’44 (N1), record personnel. 10ème femme, 2ème Française et 2ème V1 (90ème au scratch).
– 27 novembre 2013, Championnats de France de marathon à Toulouse : 2h38’51 (N1). Vice-championne de France et 1ère V1 (31ème au scratch).
– 12 avril 2015, Schneider Electric Marathon de Paris : 2h37’27 (N1). 14ème femme, 4ème Française et 1ère V1 (98ème au scratch).

PALMARES 2015 D’ALINE CAMBOULIVES :

– 8 mars, Semi-Marathon de Bourg-en-Bresse : 1h16’48 (N2). 2ème femme et 1ère senior (16ème au scratch).
– 29 mars, 10km de Chambéry : 35’16 (N3). 1ère femme et 1ère senior (21ème au scratch).
– 12 avril, Schneider Electric Marathon de Paris : 2h37’27 (N1). 14ème femme, 4ème Française et 1ère V1 (98ème au scratch).

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