Confinement : 3 jeunes de l’Asj74 nous racontent

Depuis le vendredi 13 mars et pour cause de crise sanitaire, les associations sportives du canton de Saint-Julien sont à l’arrêt. Le confinement imposé par le gouvernement a bouleversé les habitudes des citoyens. Dans ces conditions, chacun à sa manière tente de s’adapter et trouver des alternatives d’entraînement afin de garder la forme en vue de la reprise des activités.

Sarah Thouvenin, Poussine, 11 ans :

Dés l’annonce du confinement j’étais pas du tout contente de savoir que je devais rester enfermer chez moi. Ce qui me manque le plus et d’abord mes amis et ensuite la pratique de mes sports favoris qui sont l’athlétisme et l’équitation.

Je fais tous les jours des activités sportives : de la musculation, des assouplissements, du vélo d’appartement, du foot, du basket. Mon entrainement préféré est les 7 minutes par intervalle à haute intensité que je pratique tous les jours en famille. Je crée un parcours sportif différent chaque jour afin de ne pas avoir de routine et d’être en forme à la fin du confinement. Je m’inspire de la page Facebook du club d’athlétisme et des vidéo que je suis sur internet. Vivement la fin du confinement !

Alec Pickering, Minime, 14 ans :

Au début, je ne vivais pas bien le confinement et j’avais du mal à trouver un bon rythme d’entrainement. J’ai commencé par faire la préparation physique générale de mon club. J’ai aussi essayé un footing par jour en faisant des côtes dans ma rue mais c’était dur de me motiver à courir tout seul. Maintenant j’ai trouvé un bon entrainement et je vis mieux mon confinement.

Ce qui me manque le plus pendant le confinement c’est le fait de pouvoir s’entrainer en club. Je trouve que c’est beaucoup plus dur de se motiver à faire du sport tout seul.

D’habitude, quand je m’entraine à l’ASJ 74, nous sommes au moins trente et quand quelqu’un à du mal il y a toujours quelqu’un d’autre pour l’aider ou le motiver. L’ambiance du club me manque aussi car on rigole bien quand on s’entraine.

Sur le site de l’ASJ 74, mon coach a mis un parcours qu’il a fait dans son jardin. Alors j’ai décidé avec mes parents de faire la même chose, j’ai de la chance, j’ai un grand jardin ! Ce parcours consiste à courir jusqu’à des plots placés en étoile puis faire une activité différente sur chaque plot. Maintenant, Je fais le parcours deux fois par jour avec cinq répétitions à chaque fois.

Mon entrainement préféré en confinement est mon parcours car je trouve qu’il est varié. Il y a de la course ainsi que du cardio et c’est ça qui le rend dur. Mais j’ai vraiment très hâte de retourner aux entrainements habituels au club.

Emile Augsburger, Espoir, 20 ans :

Je vis assez mal ce confinement. Je ne suis pas un solitaire de base et le manque d’interactions sociales se fait ressentir. Rajoutons à cela l’impossibilité de faire de longues sorties dehors (notamment le week-end), tout cela commence à manquer !

J’étudie toute la journée en semaine (difficile d’y croire, mais depuis le confinement je travaille encore plus qu’avant !). La difficulté majeure réside dans le fait d’être scotché à un écran d’ordinateur 8, 9, 10h par jour quasiment non-stop, ça fait de beaux yeux rouges le soir. En fin de journée, j’essaie de faire mes entraînements de course à pied, mais à force de les faire tout seul et de les répéter sur le même circuit aller-retour de 1km et sans objectif particulier (toutes les compétitions à moyenne échéance ayant été annulées), c’est moins évident de trouver la motivation qu’auparavant.

L’adaptation s’est faite progressivement : je dors moins bien qu’avant à cause de mon manque d’activité physique probablement mais d’un autre côté je n’ai plus besoin de faire le trajet aller-retour quotidien en vélo du haut de Collonges jusqu’à Genève, ce qui me libère 1h et demie et me donne l’opportunité de rester 40min de plus sous la couette le matin. Au début, le chamboulement de toutes les petites habitudes du quotidien était brutal, mais on s’y fait très vite au final. Le plus dur, c’est de se forcer à manger beaucoup moins. Je fais des pompes matin, midi et soir pour déculpabiliser… À la sortie du confinement j’aurais pris du ventre mais aussi des bras !

J’avoue que j’ai pas d’attentes particulières, il faut être stoïcien et accepter les choses telles qu’elles viennent à nous. Une chose est sûre, je retournerais grimper au Salève dès que la situation le permettra !

J’essaie de booster les activités créatives, je dessine pas mal et fais de la musique, ça occupe l’esprit et c’est constructif. Sur les réseaux sociaux, les gens donnent des challenges, ça fait passer le temps et selon la difficulté du défi, cela nous fait sortir de notre zone de confort, ce qui est très bon quand on reste chez soi et que le quotidien  n’est que peu rythmé. Comme tout le monde en France, j’ai fait le grand tri dans ma maison, mon jardin est impeccable mais en revanche je ne me suis pas encore mis sérieusement à la cuisine, la période de crise sanitaire étant mal choisie pour se permettre de risquer une intoxication alimentaire.

La crise de manière générale pousse les gens à se plaindre. C’est compréhensible. Mais j’essaie au maximum de relativiser : je suis en bonne santé, il fait beau et les arbres fleurissent. On voit beaucoup de témoignages de personnes au comportement peu citoyen : pillages des denrées de base dans les magasins, comportement haineux sur les réseaux sociaux notamment à l’égard du gouvernement, menaces de voisins paranos envers des soignants… Contrastant avec de beaux témoignages d’actions solidaires, de soutien à ceux qui sont en première ligne, de personnes partageant leur optimisme. Comme souvent en situation de crise, on observe chez l’humain le pire, mais aussi et heureusement : le meilleur !

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