L’ADMIRABLE COMBAT D’ALINE CAMBOULIVES par F. Vanlaton

IMG_0271DANS L’ATTENTE DU MARATHON DE PARIS…
2ème édition des Championnats de France de trail court à Buis-les-Baronnies, 28 septembre 2014.
Aline Camboulives tient alors les rênes de la course. Hélas, ses espoirs d’être couronnée s’envoleront à 6km du but en tombant lourdement. Du coup, c’est sa coéquipière Christel Dewalle qui décrochera le titre.
Cliché de Jean-Louis Bal (site Web « Ski and Run »).
C’est bien connu, les grandes championnes ne meurent jamais ! Aline Camboulives, égérie de l’Athlé Saint-Julien 74 et du Team 42km195, en est l’exemple parfait. Intrépide, elle a toujours payé de sa personne pour performer. Ses multiples et graves chutes en témoignent amplement. A commencer par celle, à vélo, le 19 juin 2003 lors de l’avant-dernière étape du Tour de la Drôme, provoquant une fracture de la tête fémorale, ce qui l’obligera à six mois de rééducation. Le 9 mars 2013 à Bourg-en-Bresse, elle se fêle deux côtes au départ du semi-marathon, suite à une gamelle engendrée par un croc en jambe.
Dernier exemple en date, le 28 septembre 2014 à Buis-les-Baronnies, à l’occasion des Championnats de France de trail court où elle tombe lourdement à 6km du but alors qu’elle caracolait en tête. Verdict : une double fracture de l’humérus occasionnant sept semaines d’indisponibilité, et par ricochet une trentaine de séances de kiné afin de retrouver la mobilité et l’amplitude de son bras droit.
Point commun à ces coups du sort : sa volonté inébranlable de rebondir et ainsi de revenir au plus haut niveau en un temps record. Une posture à chaque fois couronnée de succès, alimentant encore un peu plus son éblouissant palmarès pour ne pas dire sa légende…
Une reprise tonitruante
Début janvier, elle reprenait le chemin de l’entraînement intensif avant de renouer, le 8 mars, avec la compétition en terminant le Semi-Marathon de Bourg-en-Bresse en en 1h16’48 (niveau N2). Soit à 1’55 de sa marque référence établie l’an passé à Annecy. Après être passée au 10km en 35’46, soit au même instant que Laura Miclo (Athlétique Sport Aixois), lauréate sur cette distance, la Saint-Jorienne s’appropriait la seconde place à 49’’ de sa coéquipière à « Saint-Ju », la Kényane Susan Kipsang Jeptooo.
Trois semaines plus tard, elle crevait l’écran sur le 10km « Courir à Chambéry » qu’elle bouclait victorieusement en 35’16 (niveau N3), pointant à 47’’ de son temps étalon accompli en 2013 à Vénissieux. Dominatrice, elle l’aura été de bout en bout, reléguant à 3’ l’ancienne internationale de course en montagne, la quadra Sylvie Clauss (Coureurs du Monde en Isère). Cerise sur le gâteau, elle effaçait le record de l’épreuve, détenu depuis 2006 par la Marocaine Ayadi Khaddout en 35’35.
A l’arrivée, elle ne cachait pas son bonheur : « Je me sens en progression depuis Bourg. Malgré tout, je regrette de ne pas être descendu sous les 35’ (1) mais ce tracé n’est pas réputé comme très roulant ! En outre, j’ai perdu de précieuses secondes dans les 300 premiers mètres, éprouvant un mal fou à m’extirper de la masse de coureurs au passage d’un étranglement d’une rue pavée. Et que dire ensuite de la succession de plots en béton, de virages, de trottoirs et de pavés. Bref, un authentique parcours du combattant !
Il est clair que je serai passée sous la barre des 35 si l’entame n’avait pas été aussi chaotique, et également, si je n’avais pas maintenu une allure oscillant entre un 10 et un semi », résume-t-elle.
Ok pour la Ville Lumière !
Inscrite en début d’année sur le Marathon International de Paris du 5 avril, sans être sûre pourtant de s’y aligner, la native de Valence confirmait alors sa présence, se sentant tout à fait capable de conclure sous les 2h38, au vu de ses deux prestations disputées en mars. Il s’agira de sa troisième participation après ses deux perfs de niveau N1 survenues en 2008 en 2h37’19 puis en 2013 en 2h36’44, synonyme de record personnel malgré une préparation bâclée due à sa chute, un mois auparavant, au départ du Semi de Bourg-en-Bresse.
Après Paris, elle n’envisage pas de concourir les France de 10km, le 19 avril à Aix-les-Bains, n’appréciant pas outre mesure cette discipline. En outre, le podium V1 qu’elle peut aisément décrocher (Aline aura 42 ans le 13 juillet prochain) ne l’intéresse guère. Du coup, il n’est pas impossible du tout de la voir cavaler sur le Semi International du Lac d’Annecy où elle avait porté, la saison passée, son temps référence à 1h14’53 (niveau N2). Trois motifs l’incitent effectivement à honorer cette épreuve : elle ne sort pas usée de son hiver, et pour cause ; elle a toujours été en phase ascendante en avril ; enfin, la manifestation est sponsorisée par 42km195, son partenaire et son team que manage Philippe Laloy.
Calendrier explosif
Son année sera ensuite jalonnée par des nouveautés : un 100km, un km vertical et une orientation vers le trail long. Traumatisée par sa gamelle à Buis-les-Baronnies, elle trouve en effet le trail court trop dangereux, l’allure rapide ne permettant pas, dixit Aline, d’anticiper tous les obstacles, ce qui ne devrait pas être le cas du long, toujours selon elle. Parallèlement, on continuera à l’observer à travers ces grandes classiques que sont le Marathon de Zermatt (4 juillet), Sierre-Zinal (9 août) et le Marathon de la Jungfrau (12 septembre). Autre rendez-vous incontournable, les France de courses en montagne, le 7 juin au Mont Revard, où elle défendra avec l’acharnement qu’on lui connaît sa couronne.
A n’en pas douter, cette femme d’une trempe exceptionnelle nous réserve encore de belles prouesses à travers des terrains de jeux aussi divers que peuvent l’être l’asphalte ou Dame Nature, faisant ainsi preuve d’un rare éclectisme. Autre atout maître chez elle, sa détermination à toute épreuve, son envie indestructible de figurer en haut de l’affiche que rien n’a entamé, pas même ces moments de galère qui pourtant ne l’auront jamais épargnée…
François Vanlaton pour le compte également du site Web « TPS Infos », en date du mardi 31 mars 2015.
(1) Sur 10km, Aline Camboulives s’est abaissée à deux reprises sous les 35’ : le 6 janvier 2013 sur la Prom’Classic à Nice en 34’56 ; et donc le 17 novembre 2013 sur la Foulée Vénissiane à Vénissieux en 34’29, soit son meilleur chrono actuellement. In fine, deux perfs de niveau N2.
RESULTATS DU SEMI-MARATHON DE BOURG-EN-BRESSE (8 MARS 2015)
RESULTATS DU 10KM DE CHAMBERY (29 MARS 2015) :

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