Marathon : Record de France féminin… jusqu’à quand ?

Alors qu’une grande majorité de sportifs français et autres personnes connaissant la vraie valeur sportive souhaitaient ne plus jamais la revoir courir. Celle qui vient de battre le record de France du marathon va très probablement voir annuler cette performance (?) sous peu.

Normal qu’elle améliore le record, sinon à quoi cela sert-il d’investir dans le dopage ? Roger Nicoulaz. 14.04.2019, 11:54 H

Dopage : les gendarmes aux trousses de la marathonienne Clémence Calvin

Dans cette affaire, où elle est visée par une enquête préliminaire, les gendarmes et l’Agence française de lutte contre le dopage ont travaillé en concurrence.

L’étau se resserre sur Clémence Calvin, la marathonienne française suspendue provisoirement pour s’être, selon l’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD), soustraite à un contrôle antidopage à Marrakech, au Maroc, le 27 mars. Une enquête préliminaire visant la vice-championne d’Europe et son entourage a été ouverte pour « infraction à la législation sur les produits dopants », a-t-on appris vendredi 12 avril auprès du procureur de Marseille, Xavier Tarabeux, confirmant une information de L’Equipe.

L’enquête a été confiée au pôle santé publique du parquet de Marseille, Clémence Calvin et son compagnon Samir Dahmani résidant à Martigues (Bouches-du-Rhône). Cette révélation intervient le jour de l’examen, par le Conseil d’Etat, de la demande en référé de la sportive pour faire annuler la suspension provisoire à son encontre (voir ci-dessous). Si la sanction est confirmée, l’athlète ne pourra pas participer au marathon de Paris, dimanche 14 avril.

L’enquête préliminaire a été ouverte le 22 mars, soit cinq jours avant l’imbroglio du contrôle de Marrakech et douze jours après que Clémence Calvin n’a pas souhaité valider son record de France du 5 km, établi au semi-marathon de Paris, ce qui aurait nécessité qu’elle subisse un contrôle antidopage.

Opération avortée

Dans les faits, voilà un an au moins que les gendarmes de l’Oclaesp (Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique) s’intéressent à Clémence Calvin et son entourage. L’ouverture de l’enquête préliminaire, le 22 mars, correspond au moment où l’Oclaesp pensait pouvoir attraper Samir Dahmani, le compagnon et entraîneur de Clémence Calvin, en flagrant délit de possession de produits dopants.

Selon une source proche de l’enquête, une opération était prévue au moment du départ du couple pour le Maroc. L’Oclaesp avait été informée de la probable présence d’EPO dans les bagages de Samir Dahmani, lui-même athlète de haut niveau. L’Unité d’intégrité de l’athlétisme (UIA), agence antidopage de l’IAAF (Fédération internationale d’athlétisme), avait été mise dans la confidence, ainsi que l’Agence mondiale antidopage (AMA) et Interpol.

La saisie n’a jamais eu lieu. Le renseignement a-t-il été jugé peu fiable, ou les enquêteurs ont-ils préféré attendre dans l’espoir de démanteler un réseau plus large, impliquant Clémence Calvin mais aussi d’autres athlètes français ? Quoi qu’il en soit, l’Oclaesp a très mal pris le contrôle entrepris par l’AFLD au Maroc, rapportent plusieurs de ses interlocuteurs. « Cela a sérieusement gueulé du côté de l’Oclaesp », dit un agent de l’antidopage impliqué dans l’opération. Selon cette source, l’UIA comme l’Oclaesp auraient souhaité pouvoir impliquer plus de monde que la seule Clémence Calvin, et notamment d’éventuels fournisseurs en produits dopants.

L’attitude de la marathonienne depuis le contrôle de Marrakech, une opposition frontale à l’AFLD, laisse à penser qu’elle ne collaborera pas, malgré la possibilité de réduire de moitié sa sanction sportive en cas d’« aide substantielle ». L’AFLD, toutefois, peut s’enorgueillir d’une mission réussie, si le contrôle antidopage s’est bien déroulé dans des conditions régulières.

Selon la version de l’athlète, les trois préleveurs de l’agence se sont fait passer pour des policiers et ne lui ont pas demandé de se soumettre à un contrôle, avant de l’agresser physiquement et verbalement. Ce scénario est jugé fantaisiste par les acteurs de la lutte antidopage, qui soulignent l’expérience et le professionnalisme d’Olivier Grondin, le préleveur chargé de cette mission.

Par Clément Guillou Publié le 12 avril 2019 à 15h27 – Mis à jour le 12 avril 2019 à 17h57

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