Doping

C’est une liste qui va être attendue avec une grande impatience dans le monde du sport. Craig Reedie a profité d’une tribune proposée par le site du quotidien britannique « Independent » pour une annonce étonnante, celle qu’une liste de noms qu’il sera déconseillé aux sportifs de fréquenter devrait être publiée d’ici la fin du mois de juillet.
Ceci afin de faire vraiment respecter la nouvelle règle qui prévoit que les sportifs peuvent faire face à une sanction dans le cas où ils sont liés avec un entraîneur, un médecin, un agent ou toute autre personne qui a été frappé d’une sanction pour dopage dans les six dernières années.
Cette liste sera évidemment lourde de conséquences, par sa capacité à recenser des personnes impliquées dans le dopage. Ce qui demeure actuellement quasi-impossible, ces informations ne faisant pas l’objet d’un inventaire systématique, et devenant parfois inaccessibles. Ainsi l’IAAF, comme la FFA, fait-elle disparaître des fiches des athlètes la mention de leurs suspensions une fois qu’elles sont achevées au nom du droit à la « rédemption ». Sur les fiches officielles de Tyson Gay comme de Justin Gatlin, leurs suspensions ne figurent pas…
Un tel recensement ne manquera pas de provoquer quelques remous, en remettant sur le devant de la scène des faits parfois oubliés.
Les contrôles nocturnes autorisés
Mais Craig Reedie a décidé de montrer les dents. Pour preuve un autre élément important de sa tribune, l’annonce que les contrôles anti-dopage pourront désormais être effectués en pleine nuit, dans la tranche 23 heures – 5 heures du matin.
Une mesure décidée en réaction aux différentes recherches sur les micro-doses, qui ont démontré que les durées de vie des produits ainsi absorbés ne dépassent souvent pas 6 heures. D’où l’impossibilité de les détecter par le système classique des tests durant la journée.
Craig Reedie l’a bien précisé, ces tests nocturnes seront réservés aux athlètes qu’on n’arrive pas à attraper par les seuls tests en pleine journée.
Et il est certain que cette liste-là serait tout aussi passionnante à découvrir…
Les agences anti-dopage américaines et britanniques font pression sur l’Agence Mondiale Anti Dopage pour que les médicaments contre la thyroïde soient désormais interdits dans le sport. Ceci à la suite de l’augmentation constatée de l’usage de tels produits chez les athlètes.
Thyroïde
C’est le très sérieux Wall Street Journal qui lance ce pavé dans la mare. Un lobby serait actuellement en cours de la part des Agences anti dopage américaines (USADA) et britanniques (UKADA) pour faire ajouter sur la liste des produits interdits les médicaments destinés à soigner la thyroïde.
Ceci en raison des abus constatés dans l’utilisation de tels médicaments, à l’origine destinés à soulager les problèmes d’hypothyroïdie. Comme le dévoile la journaliste Sara Germano, jusqu’alors ces démarches de ces deux agences anti-dopage n’étaient pas connues, et la surprise est grande de constater les pressions qu’elles exercent pour faire évoluer la liste qui sera publiée par l’AMA en septembre prochain, avec entrée en vigueur à partir de janvier 2016.
Pour une récupération plus facile
Pourquoi une telle volonté ? Parce que l’usage de ces médicaments serait répandu parmi les athlètes pour une récupération plus rapide des séances difficiles. Mais d’autres voix s’élèvent pour souligner qu’en réalité, l’entraînement d’endurance de très haut niveau provoque un désordre de la fonction thyroïdienne, altérant son fonctionnement normal, d’où la nécessité d’utiliser des produits de synthèse pour ramener les taux à des niveaux normaux.
Toutefois, l’USADA en particulier s’élève sur de telles dérives, pointant au contraire du doigt sur les dangers que provoque l’utilisation de tels médicaments en-dehors des cas médicaux avérés.
Combien d’athlètes seraient concernés par cette pratique ? Il est bien entendu impossible de le dire, puisque ces médicaments n’ont pas à être mentionnés lors des contrôles anti-dopage. Une indication importante a été donnée lors de la récente déclaration d’Alberto Salazar, évoquant le nombre de 9 cas sur 55 athlètes entraînés par ses soins. Soit un pourcentage de 9% à comparer au nombre de 5% constaté sur la population américaine en général.
Un excès dangereux pour la santé
La démarche des deux agences anti-dopage vise autant à faire interdire des produits susceptibles de booster artificiellement les performances des athlètes qu’à protéger leur santé, les effets secondaires d’un excès thyroïdien se révélant nombreux, entre les arythmies cardiaques et les insomnies.
Pourtant il apparaît peu probable que l’AMA accepte d’intégrer ces médicaments sur sa liste d’interdictions, son porte-parole ayant souligné que même si ce problème a été évoqué dès le mois d’avril, il manque encore d’informations scientifiques suggérant qu’une évolution des règles s’impose pour une mise à l’index de ces remèdes.

 Texte : Odile Baudrier

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