UTMB-OCC-TDS : Germain, Jamsin et Buet en debrief

Lors de la semaine de l’UTMB, j’ai participé à l’OCC (56km et 3500 D+). 
Après avoir enchainé deux courses (Norvège début août et Sierre Zinal le 16 août), nous n’étions pas sûr de ma forme physique pour l’occ.
J’avais l’envie et la motivation de courir afin de découvrir de nouveau format de course et ce nouvel effort. Aucune pression et aucun objectifs sur le résultat. Juste prendre du plaisir.
8h15 du matin, le départ est lancé. Je ne pars pas trop vite, je trouve mon rythme. Mais au bout de plusieurs kilomètres, je sens que ce ne sont pas les jambes d’un grand jour. 12km, je commence à subir. Je prend peu de plaisir. Après 23km et en discussion avec le manager du Team, nous décidons d’arrêter de tirer sur la corde. Je suis cuite. De plus, je n’arrivais pas à manger et cela rendait encore plus difficile la course.
Une décision dure mais intelligente. Mon premier DNF de plusieurs années sportives. Une expérience de plus où j’ai appris à écouter mon corps. Lucille

L’UTMB 2022 ne s’est pas passé de la meilleure des façon puisque j’ai fait le choix d’abandonner au km 126, à Champex. Partie avec des maux de ventre, j’ai attendu avec impatience le km 30 (premier point d’assistance) pour prendre des Spasfon. Légèrement apaisée, j’ai passé une soirée et une nuit agréable, heureuse d’être là, de remonter dans le classement et avec de très bonnes sensations.

En arrivant à Courmayeur (km 80), je suis surprise d’être si « fraiche » et d’avoir des jambes si légères. Ces bonnes sensations font passer au second plan le mal de ventre et les difficultés à manger et à m’hydrater que je ressens depuis le début. Aux alentours du km 90, alors que le jour se lève, je commence à peiner. Impossible de manger, j’avance moins vite et je suis gênée par la vision troublée sur l’oeil droit (symptôme d’hypo ou d’hyperglycémie qui m’arrive fréquemment en course, mais que je parviens toujours à faire partir en mangeant plus). Cette fois, ma vision restera trouble ; et ça, s’additionnant au reste, ça m’agace ! Le grand col Ferret est toujours une grosse difficulté sur le parcours. Je le passe donc avec difficulté comme d’habitude et je bascule vers la Fouly (km 114).

En galère désormais depuis plusieurs heures, l’envie de stopper à La Fouly est très forte. En arrivant là-bas, pour me laisser encore une chance, je me promets de manger correctement et de repartir dans la foulée. Ne pas réfléchir. Je respecterais cet engagement. 2 kilomètres plus loin, j’ai beaucoup de regrets de cette décision car malgré la descente, j’ai besoin de marcher, je suis vide d’énergie et bien sûr, les doutes sont là. Je sais que Champex est à 13km. Mes proches m’incitent à les rejoindre là-bas.

La suite vous la connaissez, à Champex, j’ai eu le temps de faire le tri dans mes idées et j’annonce mon abandon. Aujourd’hui, malgré la déception de l’abandon, je ne regrette pas mon choix. J’étais venue sur l’UTMB cette année pour faire mieux qu’en 2021, en termes de chrono. Je sais qu’il faut beaucoup de temps (plusieurs mois) pour récupérer d’un Ultra dans lequel on laisse toutes nos ressources. Je savais donc que boucler cet UTMB dans ces conditions mettrait un terme à ma saison 2022 ; et qu’en plus, à l’arrivée, il y aurait eu beaucoup de déception de ne pas avoir fait un meilleur chrono (sans doute autant que d’abandonner). Si ma performance avait été moins bonne, j’aurais regretté d’avoir tout donner ici, sans obtenir le résultat attendu et sans pouvoir recourir ensuite. Cela peut choquer ou déplaire, mais ce jour-là, j’ai fait le choix de stopper la course afin de tenter de refaire une belle course d’ici quelques semaines (et de valider ma progression).

Durant cette course, j’ai pu m’apercevoir que mes sensations étaient très bonnes (sanctionnant un bel affutage et certainement une meilleure endurance de force en montée ainsi qu’une meilleure capacité à descendre). Je vais revoir mon protocole alimentaire mais je ne suis même pas certaine que celui-ci soit en cause. Ce maux de ventre (déjà même ressentis la semaine précédente) m’ont sans doute mis dans de mauvaises dispositions pour m’alimenter en course et être en capacité d’assimiler ces apports. Cela restera un fait de course et cela ne peut pas remettre en cause ma préparation et mon état de forme.

Donc, place à la suite de la saison. Sans rien annoncer pour le moment (au risque d’annuler ma présence si la fatigue est trop forte), je courrais plusieurs courses d’ici début décembre, en espérant que cette fois, les planètes s’aligneront correctement ;). On se retrouve bientôt :). Lucie.

« TDS, petite sœur de la course phare de la semaine UTMB, 146 kils et 9400 m de dénivelé, départ à minuit de Courmayeur le 23 août pour rejoindre Chamonix en passant par Beaufort. Petite contracture au mollet à l’approche de la course, heureusement Anne-Marie Vadot se rend disponible pour me prodiguer quelques soins de dernière minute ! Jonathan Exposito a également travaillé pour mettre le corps d’aplomb avant cette aventure extraordinaire ! C’est maintenant parti ! Sensations correctes dans la première montée au col Checrouit, coureurs peu bavards, puis premières tétanies musculaires dans une mini-descente avant d’aller au col du Mont-Favre ! Les mêmes que j’avais eues lors de mes deux dernières courses…manque de récupération ? Serrage des lacets trop ajusté ? On respire profondément, on marche, on croise les doigts ! Les frontales serpentent dans la nuit puis disparaissent dans la descente vers le lac Combal, où les espèces de crampes réapparaissent et s’empirent…nous sommes au km 10…premier ravitaillement puis montée au col Chavannes, point haut de la course à 2600m d’altitude avec une température ressentie proche de 0 ! La redescente plus douce vers La Thuile se passe mieux même si les dégâts musculaires sont faits, léger passage raide avec de nouveaux des tétanies douloureuses, puis nous remontons vers le col du petit Saint Bernard et son ravitaillement animé et apprécié au km 35. Je crains la redescente vers Bourg Saint Maurice et l’aborde tout doucement. Le jour se lève, pas un très bon signe pour le chrono mais je prendrai du plaisir et irai au bout aujourd’hui ! Ravitaillement à Bourg Saint Maurice au km 50, madame prend soin de m’aider et m’encourager, je prends beaucoup (trop) de temps pour ajuster le serrage des chaussures et me changer ! Il fait beau et les températures remontent, contrôle du matériel obligatoire et une nouvelle course commence ! Je suis plutôt bien dans cette montée interminable de 1900m de dénivelé vers le Passeur de Pralognan, paysage magnifique, météo idéale ! Arrivée au Cormet de Roselend en milieu de matinée, ravitaillement express et je repars avec un breton beaucoup trop sympathique avec lequel je m’égare du chemin pendant 10-15 minutes…mais c’est un mal pour un bien car cela m’énerve et me redonne un peu d’adrénaline et un rythme plus soutenu pour la partie technique jusqu’à Beaufort : 25 kils techniques en altitude dans un secteur que j’ai le plaisir de découvrir !

Je redoute la descente raide de 1400m de dénivelé vers Beaufort mais bizarrement cela va mieux et je n’ai plus de crampes ni douleurs ! Hallelujah ! J’accélère un peu et arrive confiant à Beaufort ! Un morceau de Beaufort évidemment en l’honneur de mes grands-parents originaires d’ici et ayant travaillé à la fabrication du prince des fromages, et c’est reparti sur un bon rythme vers Hauteluce puis le Mont de Vores avant la longue traversée en direction du col du Joly. Je commence à prendre du plaisir, rentre dans ma « zone », plus rien n’est difficile, les hormones ont pris le relais ! Mon frère m’a fait la surprise de venir au col du Joly pour m’encourager, toujours motivant en fin de course ! Grosse descente vers Contamines ! Ravitaillement express et remontée express aux chalets du Truc ! Moment préféré de la course : coucher de soleil sur le col du Tricot tout en sachant que sauf problème majeur je vais bientôt boucler cette aventure ! Je me sens de mieux en mieux sur cette fin de course, probablement aussi parce-que je ne me suis pas exprimé en début de course. Traversée technique vers Bellevue puis redescente aux Houches. Dernier ravitaillement et maintenant il ne reste « que » 8 kils de faux-plat montant pour rallier Chamonix. Ça y est : les rues de Chamonix tant convoitées ! Trop tard pour bénéficier d’une ambiance de début de soirée mais mes proches et le petit dernier sont bien là pour terminer les derniers mètres ensemble, c’est aussi cette perspective qui m’a aidé quand c’était dur ! 24ème en 23h53 après une course laborieuse, mais fier d’avoir eu le courage de persévérer pour vivre une belle fin de course ! Merci à Brunus Coaching (brunus.coaching@gmail.com) pour ses conseils, merci à Instinct en particulier pour leur super ceinture permettant de transporter confortablement les bâtons, merci à l’ASJ et tous ses partenaires, et en particulier à Kévin pour ses entraînements tout au long de l’année ! » Sébastien

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